Le jazz a son peuple de légendes. Chorus a le privilège d’en accueillir une, bien vivante, le 17 février : Louis Hayes.
Petit rappel : la batterie hardbop a eu sa Sainte Trinité, avec Max Roach, Art Blakey, Philly Joe Jones, Roy Haynes et Elvin Jones. Le dernier de ses géants, c’est Louis Hayes. Un événement rare.
Et c’est bien un power team qui entourera Louis Hayes pour célébrer ses 80 bougies. Star montante de la trompette et habitué de Chorus, Jeremy Pelt a joué avec Jimmy Heath, Ravi Coltrane, Greg Osby, Gerald Cleaver, Ravi Coltrane. Les ombres de Miles et de Freddie Hubbard ne sont pas loin. Je me suis laissé dire aussi que Pelt était un grand amateur de vin et qu’il appréciait beaucoup les jeunes chanteuses de jazz – il en produit certaines – et ceci n’est pas pour me déplaire… Danny Grissett, l’un des pianistes actuels les plus fins, et l’excellent bassiste Dezron Douglas, complètent ce quartet.
Mais revenons au maestro. Natif de Detroit, comme Kenny Burrell, Tommy Flanagan, Barry Harris et Doug Watkins, le palmarès de Louis Hayes est des plus impressionnants et on trouve son nom associé à de nombreuses sessions enregistrées à l’apogée du hardbop, aux côtés notamment de John Coltrane. Mais il devra surtout sa célébrité au fait d’avoir été le batteur des formations
d’ Horace Silver et de Cannonball Adderley. Il jouera ensuite en trio aux côtés de Sam Jones avec Oscar Peterson. Sans parler de ses collaborations avec Kenny Burrell, Freddie Hubbard, McCoy Tyner, Yusef Lateef, Dexter Gordon, et tant d’autres. Ses disciples, Tony Williams et Billy Hart, le citent comme une source d’influence majeure dans leur approche de l’instrument.
Quant à son style, fondé au départ par Kenny Clarke, voici ce qu’en dit un éminent critique : « Son jeu est puissant, équilibré, avec comme chez tous les grands batteurs une assise ferme et un contrôle parfait du geste. Les coups de caisse claire, comme chez Philly Joe Jones sont assénés baguettes relevées haut dans un mouvement d’une grande amplitude, les poignets bougeant à peine. La grosse caisse relance et ponctue avec autorité, pendant que la pulsation entretenue aux cymbales, à la régularité imperturbable, offre au soliste un véritable tapis volant ».
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Gabriel Décoppet