Personnel : Bobby Pitts, voc; Moreno Helmy, as/ bvoc; Paul Devins, bsax; Manuel Fontaine, ts; Yann Salamin, tp; Denis Tercier, tp/bvoc; Florent Bernheim, g; Pascal Macheret, b; Laurent Weber, dm
Commençons par un bon conseil. Si vous êtes directeur d’un club de jazz et que vous voulez vérifier que les soubassements de l’édifice sont solides, que le plâtre des murs ne s’effondre pas, que les moquettes restent imperturbables et que la molasse ne mollit pas (contrairement à ce que son nom induit), alors, n’hésitez pas à programmer le funk du feu de Dieu du Helmy More Funker’s Band. C’est radical. Et ça n’est pas Jean-Claude Rochat qui nous contredira…
Le 25 janvier, Chorus a donc frémi de tous ses membres (ils étaient fort nombreux dans la salle…) à l’écoute de cette musique énergique, voire même énergétique. Depuis 2008, ce groupe de professionnels romands trace un répertoire fait de compositions originales du saxophoniste vaudois Moreno Helmy et de reprises de standards flamboyants. On nage en plein groove, transportés à la belle époque des Earth Wind & Fire, Incognito, Tower of Power, et autre Maceo Parker.
Cette musique est exigeante. Le funk ne supporte pas la médiocrité et le pari ce soir-là fut globalement réussi. La rythmique (guitare, guitare basse et drums) est d’une efficacité métronomique redoutable. En clair, ils assurent. Le leader vocal du groupe, Bobby Pitts, tire son épingle du jeu grâce à une voix maîtrisée et expressive, qu’il utilise avec classe et élégance, sans fioritures inutiles. Parlons maintenant des cuivres, car c’est peut-être là que réside le léger flottement. Certes, les saxophonistes sont à l’unisson, et le baryton donne le juste ton, c’est d’ailleurs son rôle. Mais les deux trompettistes manquent de justesse et de précision. On aurait également apprécié, de la part de cette section, un petit peu plus de tenue, voire même de retenue, dans le geste. Mais le plaisir est là. Et le final emporte tout sur son passage, grâce au torride Sex Machine de Mr. Dynamite.
Gabriel Décoppet