Samedi 20 octobre dernier, Chorus a accueilli un quintet de choc, formé de Louis Matute à la guitare, Léon Phal au saxophone ténor, Virgile Rosselet à la basse, Noé Franklé à la batterie, et, tulipe sur le gâteau (l’homme est natif de Hollande…) Ben Van Gelder au saxophone alto.
Dès les premières mesures, on sait que ce quintet mettra la barre haut. Chacun est à l’écoute de l’autre, on a à faire à des musiciens doués et soudés. Le jeu du genevois Louis Matute à la guitare respire le charme instantané, doublé d’une technique irréprochable. Sans oublier une sonorité à la fois douce et dense. Si Léon Phal (ts) assure, de même que Virgile Rosselet (b), nous mentionnerons la belle prestation de Noé Franklé à la batterie, où il excelle, muni de ses balais, tout en précision et en décontraction.
Mais celui qui emporte l’adhésion, c’est bien le saxophoniste alto Ben Van Gelder, 29 ans. Ce jeune talent capte l’attention au premier souffle, au premier son. Il « attaque », comme l’on dit, mais avec lyrisme, grâce et rythme. A 18 ans, il quitte sa Hollande natale pour se perfectionner à New York avec Lee Konitz et Mark Turner, excusez du peu. On l’entend sur les meilleures scènes new-yorkaises comme le « Jazz Gallery » ou le « Smalls » où il croise Aaron Parks, Nasheet Waits ou Ambrose Akinmusire. Respect. Il est à l’aube d’une belle carrière.
Quant au répertoire, il était tiré essentiellement du nouvau CD du quintet « Telepathy », des compositions de Matute : Kuona, Pictures, Just Take What You Need, Day Dreamer,
L’Abricotier, Telepathy, In Your Own Sweet Way. Le disque devait sortir le 15 octobre, n’était hélas pas disponible lors du concert, alors vous pouvez contacter directement
le leader : louis.matute@hotmail.fr.
Gabriel Décoppet