André Ceccarelli (dm), Pierre-Alain Goualch (p), Diego Imbert (b)
En remplacement du vibraphoniste Mark Sherman, Chorus a frappé fort ce soir-là. En décembre 2021, le Bal Blomet de Paris mettait Gershwin à l’honneur avec l’opéra Porgy and Bess réinterprété en première mondiale par le prestigieux trio de Pierre-Alain Goualch. Deuxième concert et première suisse donc pour Chorus. «Une œuvre classique a-t-elle fini de dire ce qu’elle a à dire ? » Telle pourrait être la question qui tue, face à l’immortalisation de Porgy & Bess par tant d’illustres artistes (Miles Davis, Gil Evans, Ella Fitzgerald, Louis Armstrong et tant d’autres). A l’évidence, la réponse est non, tant le talent des trois compères est immense. Les poncifs sont écartés, les clichés sont mis au rencart, l’audace est omniprésente grâce à un immense travail sur les arrangements. L’inoxydable Summertime est complètement revisité, à l’image de toutes les compositions : une douceur rare, une contrebasse très inspirée, un Fender et un piano lyriques (quel toucher !), une batterie aux mille nuances. Personnellement, je ne me lasserai jamais du jeu aux balais d’André Ceccarelli, un des plus formidables batteurs qui soient. Le pari est réussi : donner un élan de modernité et de finesse à cette œuvre intemporelle. Enthousiasmant.
Gabriel Décoppet