Bänz Oester (b), Donat Fisch (sax), Vera Kappeler (p), Samuel Dühsler (dm)

S’il fallait nommer une figure historique du jazz chère à Donat Fisch (Andy Scherrer, Jorge Rossy), ce serait sans doute Ornette Coleman. Mais attention : Fisch est un renard rusé, et il sait mieux que quiconque que Coleman ne se copie pas. Ce que le saxophoniste bernois partage avec le Texan, c’est un anticonformisme joyeux, indifférent aux conventions. Les compositions de Fisch s’écartent résolument des schémas classiques, traçant leur propre voie avec audace. Son univers oscille entre exubérance ludique et mélancolie, dans un équilibre rare entre sophistication et liberté créative. Nouvelle venue dans le groupe, la pianiste Vera Kappeler (Prix Suisse de Musique 2017, Marianne Racine) échappe à toute étiquette. Son parcours la mène des chansons populaires suisses à la musique expérimentale, en passant par le jazz (notamment avec son album solo autour des compositions de Thelonious Monk), le théâtre ou les arts visuels. Une artiste libre, à l’écoute des chemins de traverse. À la contrebasse et à la batterie, Bänz Oester et Samuel Dühsler (Herbie Hancock, Quincy Jones, Stéphane Belmondo) forment un duo complice, soudé par une écoute quasi télépathique.